Introduction
Beaucoup de Français ayant appris la mort de Coluche le 19 juin 1986 se souviennent très bien de ce qu’ils faisaient à ce moment-là, même quarante ans après. Ce fut un choc national, une énorme sidération, comparable à l’assassinat de Kennedy en 1963 ou au 11 septembre 2001 pour les américains.
Depuis vingt ans, une rumeur affirme que Coluche ne serait pas mort d’un accident, mais qu’il aurait été assassiné par le pouvoir en place. Beaucoup balayent de la main, avec un petit sourire en coin, cette théorie qualifiée de complotiste.
« Coluche l’accident contre-enquête » est la réédition du livre paru en 2006, analysant point par point la thèse officielle, celle d’un motard roulant bien trop vite, sans casque, et qui mourut bêtement en percutant un camion, près d’un banal chantier.
Voici quelques extraits pour vous donner envie de dévorer ce livre, enquête passionnante sur l’une des disparitions les plus intrigantes de la Vᵉ République.
Nom du livre : « Coluche l’accident contre-enquête »
Auteurs : Antoine CASUBOLO et Jean DEPUSSÉ
Editeur : Révoltes
Année de publication : 2024 (1ʳᵉ édition 2006)
Nb de pages : 220 pages
Couleurs : non
Photos : quelques-unes
Prix : 19,90€
Taille : 14,2 x 21,2cm
Couverture et table des matières



Rappels des faits historiques
Vue aérienne des lieux de l’accident.
Page 27

L’un des points importants démontré dans ce livre est que, ce jour-là, Coluche ne roulait pas à toute allure ; même s’il détenait un record mondial sur moto, ce n’était pas un malade de vitesse. Cet après-midi, le compteur de sa moto s’est bloqué à 60 km/h ; pas à 100, pas à 150, non, à « seulement » 60, mais c’est suffisant pour mourir.
Pages 34, 45, 48, 49




La première dépêche de l’AFP ; sèche, brutale !
Page 67

Les premières interrogations et soupçons
Très vite les amis de Coluche, même s’ils sont sous le choc, se posent des questions, tant ce qui s’est passé est bizarre. Tout d’abord, dans les articles de presse et les dépêches AFP, Coluche y est décrit comme un motard imprudent, un accident mortel était donc inévitable un jour ou l’autre, alors que le groupe roulait à vitesse modérée. Même après leur audition, jamais les journaux ne rectifieront leurs articles, la thèse du motard fou s’implantera alors définitivement dans l’inconscient collectif des français.
L’attitude du conducteur aussi était problématique, les potes de Coluche ont été particulièrement choqués qu’il ne soit pas surpris d’avoir tué un homme et se comporte comme s’il s’agissait d’un incident mineur.
Autre point capital, la manœuvre du camion a totalement pris au dépourvu Coluche puisque celui-ci n’a même pas tenté de freiner. Cette manœuvre était-elle logique, prévisible ou totalement anormale ? Selon les témoins, jamais Coluche n’aurait pu imaginer qu’un camion de 38 tonnes puisse couper la route pour emprunter un pont aussi minuscule, d’où sa surprise totale.
Pages 57, 101


Pire, on apprend dans ce livre qu’un programme officiel, Réagir, composé de cinq personnes, a étudié en détails cet accident mortel. Le témoignage d’une participante est hallucinant
– sur cinq personnes, trois sont violemment anti-Coluche (avec toutes les conséquences que cela peut avoir sur une enquête)
– seulement dix minutes après l’accident, un barrage de la gendarmerie est déjà installé à la sortie de Valbonne
– le camionneur travaillait illégalement ce jour, pour arrondir les fins de mois
– il avait emprunté à son chef un 38 tonnes, soit un monstre de puissance
– il utilisait une décharge sauvage, non indiquée par un panneau, pour déverser ses gravats
– ces gravats provenaient de la gendarmerie de Grasse !
Le conducteur qui a tué Coluche était, ce jour-là, payé par la gendarmerie !!!!!
COMMENT NE PAS PENSER A UN ASSASSINAT !!!!!
Pages 109, 127, 128



Le pouvoir avait peur de Coluche
En 1981, Coluche s’était présenté à l’élection présidentielle, faisant rire la France entière, sauf les responsables des partis politiques. Il existe des dizaines de témoignages, d’articles de presse, de documentaires, expliquant que si Coluche s’est finalement désisté, ce n’est pas parce que cela ne le faisait plus rire, mais parce qu’il avait reçu des menaces de mort de plus en plus sérieuses, des appels téléphoniques malveillants, des courriers contenant une balle etc etc.
Personne n’imaginait que Coluche puisse être élu président, pas même lui, mais il aurait pu éliminer MITTERRAND ou Giscard dès le premier tour. Impossible direz-vous ? En 2002, c’est pourtant exactement ce qui s’est passé avec Lionel JOSPIN et Jean-Marie LE PEN ! Un vieux briscard comme MITTERRAND avait forcément envisagé un tel scénario.
Que craignaient les puissants de l’époque ? Que Coluche se venge de 1981 ? Qu’il crache son mépris de cette gauche qui avait trahi le peuple ? Qu’il révèle les secrets honteux de MITTERRAND ?
Avec les Restos du Cœur, Coluche était à cette époque incroyablement populaire, sa voix portait loin et fort, il voulait en profiter pour faire réfléchir les français. Un autre humoriste a essayé de mobiliser le peuple, Patrick SÉBASTIEN avec son mouvement le Dard (Droit Au Respect et à la Dignité) en 2010. Et puis, comme il l’a révélé, un jour, des personnes bien habillées, propres sur elles, gros bras, lui ont expliqué qu’il ne fallait pas réveiller le peuple, que les français pourraient vouloir changer la société, comme en 1789, en Mai 68 ou bien, plus tard, comme Les Gilets Jaunes.
Pages 186, 187, 190, 191, 196, 197, 198, 205, 209









Complotisme, services secrets, bavures
Et si toute cette enquête n’était finalement que complotisme de la part des auteurs, qu’une jolie construction intellectuelle ? C’est là où le livre devient encore plus percutant, car entrent maintenant en scène les services secrets.
Pendant vingt ans, Jean DEPUSSÉ a conduit l’enquête sur la mort de Coluche et, peu avant sa mort en 2006, il a donné toutes ses archives à Antoine CASUBOLO, qui a sorti ce livre en 2006. Jean DEPUSSÉ était un agent des services secrets, un vrai de vrai, comme le prouve le scan ci-dessous. Cet homme, qui a dû en entendre des vertes et des pas mûres sur les affaires troubles de la Vᵉ République, était intimement convaincu que la mort de Coluche était due, au minimum à une bavure, au pire à un assassinat, mais certainement pas à un accident.
Page 137


À la liste des morts bizarres ci-dessus, ajoutons celles de Philippe de DIEULEVEULT, du ministre Robert BOULIN, de François de GROSSOUVRE (le « suicidé » de l’Élysée), de Pierre BÉRÉGOVOY… Depuis les années 50, que de morts inexpliquées en France de personnages importants ou médiatiques.
Et pour ceux qui pensent que la France est le monde des Bisounours, que l’assassinat politique n’y existe pas, je vous conseille la lecture du livre « Les Tueurs de la République » de Vincent NOUZILLE.

Au cours de ses années d’enquête, Jean DEPUSSÉ rencontrera d’autres personnes intimement liées au monde des barbouzes, le confirmant dans son intuition première d’un meurtre.
Pages 141, 174


Conclusion
Alors, la disparition de Coluche : accident, assassinat, bavure ?
Qui seraient les responsables : MITTERRAND, CHIRAC, le Destin ?
Lisez ce livre, faites-vous votre propre opinion, mais une chose est claire : en 1986, Coluche, grande gueule, faisait peur, très peur au pouvoir en place qui découvrait, avec la Cohabitation, que le Peuple pouvait se rebeller. Quid de l’élection présidentielle de 1988 ?
Coluche était très aimé du peuple français, il avait prouvé, avec les Restos du Cœur, qu’on pouvait faire cent fois mieux que les politiques pour lutter contre la pauvreté. Son prochain objectif était le chômage !S’il avait réussi, quelle honte pour les politiques, de droite ou de gauche !
En 1986, comme en 1981, Coluche dérangeait, il fallait absolument le neutraliser !
Salut Enfoiré et merci pour tout !