Introduction
Le livre « L’industrie de l’Holocauste » de Norman G. Finkelstein, historien américain d’origine juive, est un essai controversé dès sa publication, ne serait-ce que par son sous-titre provocateur « réflexions sur l’exploitation de la souffrance des juifs ». Quel est le problème ? Finkelstein soutient une thèse politiquement très incorrecte : la mémoire de l’Holocauste a été instrumentalisée par quelques organisations juives, notamment aux États-Unis, pour des objectifs politiques et financiers. Selon lui, l’Holocauste, qu’il ne nie pas, a été transformé en une « industrie », en une manne financière, servant à promouvoir des intérêts communautaires, au détriment d’une approche historique rigoureuse et d’aides réelles aux survivants des camps de la mort, qu’ils soient juifs ou non.
Finkelstein développe plusieurs idées maîtresses :
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- Instrumentalisation politique : la mémoire de l’Holocauste est utilisée pour justifier les politiques d’Israël, en particulier vis-à-vis du conflit israélo-palestinien, et pour détourner les critiques en assimilant toute critique de ce pays à de l’antisémitisme.
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- Monopolisation de la souffrance : l’accent mis sur l’Holocauste éclipse d’autres génocides, notamment celui de 500 000 tsiganes dans les camps nazis, créant de fait une hiérarchie des souffrances où la tragédie juive est placée au-dessus des autres.
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- Critique des institutions : critique virulente de plusieurs organisations juives de premier plan, comme le Congrès juif mondial, et des figures comme Elie Wiesel, qu’il accuse de manipuler la mémoire de l’Holocauste pour renforcer leur pouvoir ou leur influence.
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- Exploitation financière : les demandes de réparations financières, particulièrement celles adressées aux banques suisses, sont jugées exagérées et ressemblent à du racket pur et simple. De plus, ces fonds ont le plus souvent profité à des organisations, soi-disant représentatives des victimes juives de l’Holocauste plutôt qu’aux survivants.
Violemment attaqué à la sortie de son livre, Finkelstein a même été traité d’antisémite alors qu’il est juif et que ses parents sont des survivants des camps. Certains ont vu dans son livre une critique très courageuse des dérives dans l’utilisation de la mémoire collective, tandis que d’autres l’ont accusé de minimiser l’Holocauste. Ses attaques mordantes contre Elie Wiesel n’ont certainement pas aidé à apaiser les tensions avec d’autres figures influentes de sa communauté.
Nom du livre : « L’industrie de l’Holocauste »
Auteur : Norman G. FINKELSTEIN
Éditeur : La fabrique
Année de publication : 2000
Nb de pages : 160
Photos : non
Prix : 12,20€
Taille : 13 x 20cm
Couverture et table des matières



L’Holocauste : inconnu en Amérique avant 1967
Le livre commence par un rappel historique, difficile à croire aujourd’hui : avant la guerre des Six Jours de 1967, quasiment aucun livre n’avait été publié aux USA sur l’Holocauste. De plus, les juifs américains ne se sentaient absolument pas proches de l’état d’Israël par crainte d’être accusés d’être des juifs américains plutôt que des américains juifs. Tout a changé lorsque Israël s’est rangé du côté des USA et est devenu l’avant-poste de l’Amérique et de ses valeurs dans le monde arabe.






La création des dogmes de l’Holocauste
Viennent ensuite de nombreuses pages tentant d’expliquer comment une mystique de l’Holocauste, voir une quasi-religion, s’est mise en place au fil des années. L’auteur insiste sur l’unicité revendiquée par certains pour qualifier ce crime, leur reprochant l’utilisation de termes grandiloquents : crime unique dans l’Histoire, horreur indépassable, trou noir de l’Humanité… Et, insidieusement, s’installe dans la tête de certains dirigeants l’idée que le peuple juif, victime d’un crime unique dans l’histoire, a tous les droits pour se défendre contre les goys et qu’il n’a que des ennemis sur Terre. Une lobotomisation des esprits s’est progressivement installée, allant jusqu’à la réécriture de l’Histoire.







Le musée de l’Holocauste et la négation du génocide des tsiganes
Nul n’est à l’abri du poison du négationnisme et du révisionnisme. Finkelstein explique qu’il y a eu plusieurs génocides au cours du XXᵉ siècle : celui des Tsiganes par les nazis, des Arméniens par les Turcs, des Tutsis et Hutus modérés par les Hutus extrémistes au Rwanda, des Cambodgiens par les Khmers Rouges. Les États-Unis ont eux même massacré des millions d’Amérindiens mais cela n’intéresse personne, seul le génocide des juifs trouve grâce aux yeux des politiques américains, pour de basses raisons électorales.
L’auteur nous explique ensuite comment le musée de l’Holocauste de Washington a été créé, sorte de consécration à la glorification du souvenir de ce qui s’est passé dans les camps. Mais, et c’est capital, Finkelstein insiste sur un fait particulièrement choquant et révoltant : le génocide tsigane a été invisibilisé, car, pour les promoteurs de ce centre, seuls les juifs ont été massacrés par les nazis, ce qui est du négationnisme pur et simple. Rappel historique : six millions de juifs et deux à quatre millions de non juifs exterminés dans les camps, pour un total de huit à dix millions de victimes. Il y eut parmi ces victimes non juives, des allemands, des autrichiens, des déficients mentaux, des malades incurables, des slaves, des résistants, des musulmans et bien d’autres… il ne faut jamais oublier que le premier peuple à avoir subi la barbarie nazie fut le peuple allemand !
Cette « privatisation » de l’Holocauste par quelques responsables juifs, certainement pas représentatifs de leur peuple, est impardonnable !









Le racket des réparations financières
Nous arrivons enfin à la partie la plus sensible et choquante de ce livre : si les banques suisses, notamment, ont payé de lourdes réparations aux juifs, seul un petit pourcentage a fini dans les poches des vraies victimes de l’Holocauste, celles qui ont survécu ou les familles des personnes tuées par les nazis. La plus grosse partie a été captée par des avocats et, surtout, des organisations soi-disant représentatives des victimes juives. Ce fut d’ailleurs une opération facile, à coup de menaces de blocus économique par les USA, de campagnes médiatiques de dénigrement contre la Suisse, etc. Mais, attention, ces gens-là ont pris grand soin de ne jamais attaquer les banques américaines, qui pourtant reçurent aussi l’argent de juifs, ayant plus confiance en l’Amérique qu’en la Suisse, avant de se faire assassiner. Jamais les américains ne reconnaissent leurs erreurs, jamais !
Finkelstein est tellement choqué de comment ces réparations ont été instrumentalisées pour enrichir quelques personnes, qu’il parle carrément d’extorsion de fonds !












Est-ce qu’en 2025 Norman G. Finkelstein aurait pu écrire ce livre sans risquer une mise à mort sociale, économique, voire physique ?